La certification de produit est un processus essentiel dans l'industrie qui permet de s'assurer que les produits répondent aux normes de qualité et de sécurité requises par les réglementations en vigueur. Cette démarche permet aux fabricants de prouver que leurs produits ont été testés et évalués par des tiers indépendants pour s'assurer de leur conformité. Elle peut également aider les consommateurs à avoir confiance dans les produits qu'ils achètent en fournissant une garantie supplémentaire de leur qualité et de leur sécurité.
L'obtention d'une certification de produit peut varier selon le type de produit et le pays où une entreprise souhaite le commercialiser. La certification de produit est un processus complexe qui nécessite une excellente connaissance des directives et réglementations en vigueur, des agences de certifications et des étapes à suivre pour certifier un produit.
Dans cet article de blogue, nous explorons les principales étapes à suivre pour réussir sa certification de produit.
Décrire le produit
Quelles sont les fonctions du produit ? Que contient-il ? Dans quel contexte est-il utilisé ? Est-il utilisé à l’intérieur ou à l’extérieur ? Dans quel environnement sera-t-il utilisé ? Ce sont autant de questions que l’on doit se poser et dont les réponses sont déterminantes pour déterminer les requis au niveau de la certification.
La présence de composants électroniques et de lasers, le type d’alimentation électrique, la présence de batteries ou de module Radio vont déterminer les normes auxquels un fabricant doit se conformer pour concevoir un produit sécuritaire, de qualité, fiable à l'utilisation et durable dans le temps. Pour cela il est nécessaire d’identifier tous les éléments qui constituent un risque dans l’assemblage, l’utilisation et l’entretien du produit.
Identifier les marchés visés
Une fois que les spécifications du produit à fabriquer sont déterminées, l’entreprise doit identifier les marchés dans lesquels elle souhaite le commercialiser et l’exporter.
L'identification des marchés visés est une étape cruciale dans une démarche de certification de produit car cela permet de déterminer les exigences spécifiques en matière de certification pour chaque marché ciblé. Les exigences de certification varient d'un marché à l'autre en fonction de facteurs tels que les directives et règlementations applicable dans le marché visé mais aussi de son milieu d'utilisation (Laboratoire, industrie, médical ou zone dangereuse comme les raffineries.
Les normes peuvent varier selon le pays, l'industrie et le type de produit. Elles peuvent inclure des exigences en matière notamment de sécurité, de performance et d’efficacité énergétique. Il est possible de trouver ces normes en ligne ou en consultant un organisme de certification tels que CSA ou UL
En identifiant les marchés visés, les entreprises s'assurent que leur produit répond aux directives et règlementation en vigueur pour chaque marché spécifique, ce qui peut faciliter l’entrée sur ces marchés et accroître la confiance des clients et des partenaires commerciaux.
Cette étape est déterminante pour la suite du projet de certification. Elle aidera à évaluer les coûts à prévoir et le calendrier de chacune des activités reliées à la certification. Selon le plan de certification, il sera possible de définir combien de systèmes devrons être réservés et utilisés pour les besoins de certification.
Définir le bilan normatif
Après avoir identifié les marchés visés pour la commercialisation du nouveau produit, il est nécessaire d’effectuer un bilan normatif complet pour les marchés visés et pour l'application du future produit.
Un bilan normatif est un document qui répertorie les exigences et les normes applicables à un produit ou à un service donné. Dans une démarche de certification de produit, établir le bilan normatif permet de s'assurer que le produit répond aux exigences réglementaires et normatives applicables dans les marchés auxquels il est destiné.
Cet exercice revient à identifier toutes les normes qui devront être adressées pour rencontrer les requis de certification par rapport au produit qui est développé. À titre d’exemple, des lois aux États-Unis comme au Canada stipulent que tout appareil branché au réseau électrique doit arborer un sceau de certification reconnu. Que ce soit un appareil conçu pour un usage interne ou pour la vente, la certification atteste la conformité des produits, services ou procédés à une norme nationale ou internationale et assure que le produit sera sécuritaire pour son utilisateur.
Le bilan normatif doit être présenté à l'équipe de conception pour que ses membres en tiennent compte dans la conception du produit. Il permet aussi d’amorcer les discussions avec des agences de certification.
Travailler avec les équipes de conception
Une collaboration étroite entre les équipes de certification et celles de conception est la clé du succès d’une certification réussie. En travaillant de concert avec les équipes de conception pour le design du produit, l’équipe de certification est en mesure d'identifier les requis de certification, et de faire un lien avec les requis techniques du produit. Cette collaboration permet de surveiller la conception de produit en ayant à l’esprit les requis des normes en vigueur notamment au niveau de la conception électrique , électronique et mécanique.
À titre d’exemple, un produit utilisant un laser devra se conformer au requis de sécurité laser en se basant sur la norme IEC-60825-1. Dans certain cas (selon la classe laser pour le produit final) des interrupteurs (interlocks) qui désactivent le laser lors de l'ouverture du cabinet pourrait devoir être installés comme mesure de sécurité afin de protéger l’utilisateur d’un rayonnement inapproprié. L’équipe de conception doit être au fait de cette contrainte au moment même du design de produit afin de prévoir l’ajout des interlocks dans le produit fini. Par ailleurs, des étiquettes de mise en garde pour l’utilisateur doivent être apposées sur les équipements et dans le manuel de l'utilisateur et le manuel d'installation. Elles doivent être visibles pour avertir d’un danger et facilement apposables.
Même si le produit n'existe pas encore, il faut se questionner sur les requis qu’exige la certification car ils guident la conception du produit en vue de réussir la certification.
Un produit destiné à être utilisé à l’extérieur dans des températures allant de -30°C en hiver à 40°C en été devra subir des tests de fiabilité pour opérer dans ces conditions climatiques extrêmes.
À cela peuvent s’ajouter des essais en vibration pour simuler le transport des marchandises destinés à être expédiés loin de leur usine d’origine via des moyens de transports variés tels que le train, la route, l’avion ou le bateau. Afin de résister au transport, les équipes de conception doivent concevoir un emballage qui résiste aux chocs et arrive à destination intact et en parfait état de fonctionnement. Un des aspects intéressants à discuter avec les équipes de développement de produit est l'écoconception. Cette approche permet de concevoir le produit de façon que celui-ci puisse être assemblé facilement. Il permet aussi de réfléchir à la modularité du système afin qu'il puisse être facilement réparable sur le terrain. L'écoconception est aussi un atout pour le volet environnemental car il permet de bien planifier le cycle de vie du produit.
De nos jours un volet a pris de l’ampleur dans le domaine de la certification de produits contenant un composant logiciel. Il s’agit de la cybersécurité qui touche tous les produits connectés dont l’intégrité peut être menacée par des menaces extérieures. Les équipement radio connectés à un réseau internet externe constituent une possible porte au réseau informatique de l’entreprise constituent une porte d’entrée pour les cybercriminels. Cette préoccupation doit être considérée au moment même de la conception du produit. En Europe, par exemple, la directive radio RED 2014/53/eu ajoutera au mois d'aout 2024 un volet sur la cybersécurité.
Préparer la documentation
Afin de bien se préparer pour la certification, l’entreprise devra rassembler toute la documentation, reliée au produit, qui sera exigée par l’agence de certification. Il s’agit notamment du manuel d'utilisateur, du manuel d'installation et des dessins techniques ainsi que les preuves environnementales.
Dans certains cas, selon les règlementations et les directives en vigueur dans le pays concerné, l’agence de certification peut exiger de voir la liste des composants du produit afin de s’assurer qu’il respecte les normes de sécurité et de qualité en vigueur. Il s’agit du BOM (Bill of Materials). De là, découlera une liste de composants critiques. Celle-ci sera audité quatre fois par année par l'agence qui aura délivré sa marque.
La documentation peut aussi inclure des preuves de conformité qui attestent que l’entreprise est conforme aux normes de certification telles que des rapports d’audit ou des certificats de conformité et d’étalonnage.
Choisir son agence de certification
Une fois que son produit est conforme aux normes, l’entreprise doit engager un organisme notifié de certification pour effectuer une évaluation indépendante de sa conformité aux normes applicables. Sa demande peut inclure la documentation de test et toute autre documentation requise tels que le manuel de l'utilisateur et le "quick Start guide". Le produit et ses spécifications doivent être présentés à l'agence sélectionnée afin qu’elle élabore un plan d’essais techniques en vue de la certification.
L'organisme notifié de certification effectuera une inspection initiale de l’usine de fabrication où le produit sera fabriqué pour s'assurer que les processus de fabrication et de contrôle de la qualité sont en place. L'organisme de certification fera une évaluation approfondie du produit, évaluera sa conformité aux normes applicables et effectuera des tests en laboratoires. S’il est conforme, l’entreprise recevra son certificat de conformité attestant que le produit répond aux normes. Un rapport de certification complet sera aussi remis à la fin du processus. Cela voudra dire que l'entreprise manufacturière aura le droit d'apposer la marque de l'agence notifiée.
Certains marchés exigent des marquages spécifiques. À titre d’exemple, au Canada certains préfèrent avoir CSA alors qu’en Europe d’autres préfèrent TUV. Globalement, les agences se ressemblent et sont toutes équivalentes. Que ce soit CSA, UL, TUV, Intertek, NEMKO, ou QPS), le choix de l’agence et donc du marquage pourrait être une question d’image dépendant du territoire, du milieu ou l’équipement sera installé ou encore du positionnement marketing selon le pays et le marché auquel le produit s’adresse. Puisque toutes les agences notifiées sont reconnues, le choix final pourra aussi dépendre de la proximité du laboratoire, de la relation et du service mais aussi de la compétence et de la spécialité de celle-ci.
La certification d’un produit n'est pas permanente. L’entreprise doit s’assurer que son produit continue de répondre aux normes. Cela se concrétise par des audits réguliers effectués par l’agence de certification afin de maintenir la certification. L’entreprise doit aussi rester vigilante et surveiller les changements dans les normes applicables. La veille normative est donc un outil important pour le manufacturier s'il souhaite que son produit reste conforme.
Choisir une agence de certification revient à choisir un partenaire sur le long terme qui va prendre en charge la certification mais aussi son maintien.
Identifier les subventions disponibles
Le processus de certification peut être coûteux. Dans chaque région du monde, il existe des organismes qui offrent des subventions pour la certification de produits selon le domaine d’activité. Il existe notamment des certifications dans les domaines de la qualité, de l’environnement, de la santé et de la sécurité.
À titre d’exemple, le gouvernement du Canada a développé le Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI CNRC) qui vise à aider les entreprises canadiennes à développer et à commercialiser des produits et des technologies innovants. Le PARI offre un soutien financier pour les activités de recherche et développement et aussi pour la pré-certification de produits. Les entreprises admissibles peuvent recevoir un montant qui couvre un pourcentage des coûts admissibles liés à la certification de leur produit, jusqu’à concurrence d’un montant plafonné par projet. La visite interactive pourrait être un outil pour débuter certaines activités en lien avec la pré-certification.
En conclusion, le processus de certification nécessite d’y consacrer de nombreuses heures, investissements et efforts. C’est un exercice long et fastidieux qui requiert une excellente connaissance des façons de faire et des exigences de certifications de chaque pays où on souhaite commercialiser ses produits. Toutefois, le jeu en vaut vraiment la chandelle, car la certification d’un produit ouvre les portes de plusieurs marchés qu’elle couvre. Elle permet aux fabricants de vendre leurs produits à travers le monde sans que leurs équipements ne se voient fermer les portes de marchés qu’ils désirent conquérir. Pour en apprendre plus sur les avantages de la certification de produit, lisez 3 raisons d’investir dans la conformité et la certification de produit.