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Surveillance des feux de forêt : un enjeu financier et environnemental

Saviez-vous qu’il y a environ 7 600 feux de forêt chaque année au Canada? Ces feux ont des conséquences environnementales importantes, et les combattre peut coûter plus de 1 G$.

Environnement Aérospatiale
Patrice Topart
Patrice Topart
Date  Mai 2021

La moitié de ces feux ont une cause naturelle, par exemple la foudre. L’autre moitié relève d’une action humaine. Le problème ne serait pas si grave s’il se limitait aux feux d’origine naturelle, puisque le feu contribue à la régénération des forêts. Cependant, le nombre de feux naturels pourrait augmenter considérablement avec les changements climatiques. Les feux ont des conséquences environnementales importantes : ils augmentent les niveaux de CO2 dans l’atmosphère, détruisent les éléments nutritifs du sol, rendent les terres vulnérables à l’érosion et aux inondations et augmentent la pollution quand des produits chimiques sont utilisés pour les combattre. Et c’est sans compter les dommages aux propriétés et aux infrastructures. Par exemple, les feux de 2019 en Australie ont considérablement asséché l’air et mené à des records de chaleur . Des conditions du genre deviendront de plus en plus fréquentes, d’où l’importance de diminuer le nombre de feux causés par l’homme et de ralentir le rythme des changements climatiques. En même temps, il nous faut être réalistes : même avec un ensemble complet de mesures efficaces, l’éradication des feux est impossible.

Des conséquences économiques pour chaque pays

Les feux ont également des conséquences économiques majeures. Non seulement la lutte contre les feux est coûteuse, mais les pertes de bâtiments, les indemnités d’assurance et les évacuations s’ajoutent à la facture. Par exemple, les feux de 2016 à Fort McMurray, en Alberta, ont donné lieu à des indemnités d’assurance totalisant 3,77 G$ et causé la destruction de 2 400 immeubles ). De 1980 à 2018, en moyenne 29 collectivités et 13 000 personnes sont évacuées chaque année au pays en raison des feux de forêt.

Aux États-Unis, les feux de forêt amputent les budgets étatiques et fédéral de même que les dépenses pour la santé publique et l’environnement. Les dépenses consacrées à l’extinction des incendies par le Service des forêts des États-Unis sont passées d’environ 15 % de son budget total à plus de 50 % en 2017.

INO Blogue surveillance des feux de forêt

Comment combattre les feux de forêt et réduire les risques?

Il y a des moyens simples de prévenir les feux de forêt, comme faire un feu de camp dans un site sûr prévu à cet effet et éviter de fumer dans les secteurs boisés. Malheureusement, la plupart des ressources publiques servent à combattre les incendies plutôt qu’à les prévenir, une situation attribuable à une multitude de facteurs naturels, techniques, politiques et logistiques.

Sachant cela, comment peut-on minimiser les conséquences?

Une solution potentielle pour améliorer la lutte contre les feux consiste à utiliser des caméras thermiques installées sur des satellites, des avions et éventuellement des pseudo-satellites à haute altitude. Ces caméras arrivent à mesurer la chaleur émise par les feux pour déterminer avec précision leur emplacement et leur intensité. INO a déjà conçu un système de caméra pour l’instrument NIRST intégré au satellite argentin SAC-D.

INO Blogue Image thermique d’un incendie prise par une caméra INO montée sur une tour lors de tests de validation avec NRCan-CFS

Fermer INO Blogue Image thermique d’un incendie prise par une caméra INO montée sur une tour lors de tests de validation avec NRCan-CFS

Un satellite qui peut changer la donne

L’expertise multidisciplinaire d’INO lui permet de concevoir des solutions de mesure de précision capables de supporter les rigueurs d’applications aériennes et spatiales. Récemment, l’Agence spatiale canadienne (ASC), en collaboration avec le Service canadien des forêts (SCF) de Ressources naturelles Canada, a commencé à concevoir le premier système satellite au monde consacré à la mesure des feux de forêt, WildFireSat. Son objectif est de détecter avec précision les feux de forêt depuis l’espace pour améliorer l’allocation des ressources déjà limitées à la lutte contre les feux. INO joue un rôle clé dans WildFireSat : elle conçoit ses capteurs haute performance ultralégers.   

En 2019, INO a testé la technologie de détection proposée pour WildFireSat lors d’une campagne de tests organisée par le SCF et l’ASC en Ontario. Les caméras d’INO montées sur des tours ont capté des images de feux maîtrisés en même temps que les caméras thermiques standards de référence du SCF. Les résultats ont montré que les intensités de feu mesurées par les caméras à microbolomètre d’INO étaient presque parfaitement identiques (moins de 6 % de différence) avec celles mesurées par les caméras thermiques à capteur refroidi, plus coûteuses, gourmandes en énergie et lourdes, traditionnellement utilisées pour les applications de cartographie des incendies. Ces résultats positifs ont constitué une étape importante dans la validation des capacités et de l’expertise d’INO dans le domaine de la détection de feux de forêt.

Les feux de forêt sont un enjeu majeur pour l’environnement, l’économie et l’humanité, et il est essentiel de pouvoir les détecter et en mesurer l’envergure rapidement et avec précision. INO est un partenaire de choix dans l’atteinte de cet objectif. N’hésitez pas à communiquer avec moi pour en savoir plus sur nos solutions et sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble. Notre méthode en cinq étapes nous permet de travailler efficacement avec nos partenaires pour concevoir et livrer les meilleures solutions pour leurs besoins.

À propos de l'auteur

Patrice Topart

Patrice Topart

Directeur unité d'affaires - Défense, sécurité, aérospatiale

Après avoir travaillé en France sur des appareils électrochromes à larges bandes, Patrice Topart a rejoint INO en 2001 comme directeur des activités de microfabrications.  Il a été étroitement impliqué dans des projets de développement sur mesure de détecteurs bolométriques non refroidis pour des applications dans les bandes spectrales IR et THz, ainsi que dans certaines activités de transferts technologiques.  Patrice a obtenu un baccalauréat en science et génie des matériaux de l’ENSI Caen, en France en 1987 et un doctorat à l’Université des Forces allemandes de Neubiberg en Allemagne en 1993.  Il est l’auteur et coauteur de 4 brevets et plus de 25 publications et communications techniques.

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